"Je veux mon droit, une Égypte islamique" (Crédit: "Vues d'une Révolution") |
« Le résultat des élections en Tunisie sera celui que l'on aura en Égypte. » Pour l'animateur Amr Adib, du très regardé talk-show « El Qahera el Yom » (« Le Caire aujourd'hui ») sur la chaîne satellite Orbit, l'issue du prochain scrutin parlementaire en Égypte ne fait pas de doute.
La majorité obtenue par le parti Ennahda en Tunisie après les dernières élections pour l'Assemblée constituante devrait donc, selon lui, être identique à celle qui sortira du scrutin parlementaire qui doit débuter le 28 novembre prochain. C'est-à-dire à celle des Frères musulmans.
Mais au-delà du désir d'affirmer les valeurs islamiques dans la société, la population égyptienne voit aussi dans l'option des Frères une volonté de poursuivre la révolution entamée le 25 janvier dernier. La préoccupation est de contribuer, par ce choix moral, au combat contre la corruption, devenue une véritable règle de fonctionnement du pays sous Moubarak. L'Égypte attend ainsi davantage de discipline des dirigeants et surtout plus de justice sociale.
Dans la rue, les hommes à barbe longue se font de plus en plus nombreux depuis neuf mois, traduisant une métamorphose attendue de la société civile égyptienne. Toutefois, pour Amr Zoheiri, chercheur en sciences de l'information, « une victoire des Frères aux élections parlementaires ne va pas faire plonger l'Égypte dans l'obscurantisme du jour au lendemain » : « Ils vont d'abord appliquer leurs idées de manière très souple par des alliances avec des forces de gauche. Il y aura par ailleurs une préoccupation d'ordre économique : l'Égypte, qui recevait 15 millions de touristes l'année de dernière, ne peut pas se passer de cette manne en mettant le rigorisme en avant. »
Si en Égypte la charia est une des sources du droit, « il faut observer que les Frères musulmans, qui détenaient 88 des 444 sièges (20 %) de l'avant-dernière Assemblée du peuple, n'étaient pas si politiquement actifs que ça, même s'ils avaient mis en œuvre d'importants moyens pour leur campagne électorale en 2005 », remarque Ahmed Mahmoud, informaticien.
Sans compter que des obstacles se présenteront aux Frères et à leur projet, car « le système le plus acceptable pour les Égyptiens est le système parlementaire en vigueur de 1919 à 1952, avec une démocratie qui fonctionnait grâce à une forte présence de différents partis », estime Amr Zoheiri.
Un modèle citoyen qui est n'est en fin de compte pas étranger à l'Égypte.
(Article initialement écrit pour la presse)
La majorité obtenue par le parti Ennahda en Tunisie après les dernières élections pour l'Assemblée constituante devrait donc, selon lui, être identique à celle qui sortira du scrutin parlementaire qui doit débuter le 28 novembre prochain. C'est-à-dire à celle des Frères musulmans.
Mais au-delà du désir d'affirmer les valeurs islamiques dans la société, la population égyptienne voit aussi dans l'option des Frères une volonté de poursuivre la révolution entamée le 25 janvier dernier. La préoccupation est de contribuer, par ce choix moral, au combat contre la corruption, devenue une véritable règle de fonctionnement du pays sous Moubarak. L'Égypte attend ainsi davantage de discipline des dirigeants et surtout plus de justice sociale.
Dans la rue, les hommes à barbe longue se font de plus en plus nombreux depuis neuf mois, traduisant une métamorphose attendue de la société civile égyptienne. Toutefois, pour Amr Zoheiri, chercheur en sciences de l'information, « une victoire des Frères aux élections parlementaires ne va pas faire plonger l'Égypte dans l'obscurantisme du jour au lendemain » : « Ils vont d'abord appliquer leurs idées de manière très souple par des alliances avec des forces de gauche. Il y aura par ailleurs une préoccupation d'ordre économique : l'Égypte, qui recevait 15 millions de touristes l'année de dernière, ne peut pas se passer de cette manne en mettant le rigorisme en avant. »
Si en Égypte la charia est une des sources du droit, « il faut observer que les Frères musulmans, qui détenaient 88 des 444 sièges (20 %) de l'avant-dernière Assemblée du peuple, n'étaient pas si politiquement actifs que ça, même s'ils avaient mis en œuvre d'importants moyens pour leur campagne électorale en 2005 », remarque Ahmed Mahmoud, informaticien.
Sans compter que des obstacles se présenteront aux Frères et à leur projet, car « le système le plus acceptable pour les Égyptiens est le système parlementaire en vigueur de 1919 à 1952, avec une démocratie qui fonctionnait grâce à une forte présence de différents partis », estime Amr Zoheiri.
Un modèle citoyen qui est n'est en fin de compte pas étranger à l'Égypte.
(Article initialement écrit pour la presse)