lundi 4 avril 2011

La floraison des partis politiques

Grâce à la nouvelle constitution "intérimaire", les conditions de création d'un parti politique ont été allégées.
Alors que sous Moubarak, il fallait l'approbation d'un comité dirigé par le président de l'Assemblée du peuple (chambre haute du parlement), d'ailleurs un personnage central du Parti National Démocratique (PND) anciennement au pouvoir, il suffit désormais de 5000 membres pour l'enregistrement officiel d'une formation politique. La loi ne séduit pas tout le monde mais il n'empêche qu'aujourd'hui, dans l'objectif des élections législatives de septembre prochain, la tendance du moment est de vouloir créer un parti.
Même le milliardaire Naguib Sawirès se lance en politique.
Le premier reconnu depuis la chute de l'ancien régime, et après 15 ans de lutte, est "Al Wassat" (Le Centre) avec une idéologie proche du parti Turc au pouvoir "Justice et développement" d'inspiration islamique mais qui séduit aussi un électorat laïque. Même le magnat des télécommunications Naguib Sawires (Orascom Telecom), milliardaire respecté car soucieux de développement et loin des affaires de corruption, affirme vouloir son " Parti des Égyptiens libres" avec un accent marqué en faveur de la jeunesse pour la promotion de leur futur. Bien sûr, les anciens du régime déchu ont aussi des ambitions, même si le PND est toujours en place malgré les demandes répétées depuis le 11 février (chute de Moubarak) de le dissoudre.
Entre ces trois regroupements, il en existe de nombreux autres moins médiatiques qui se livrent tous à la même course : remporter au plus vite les 5000 adhésions indispensables. C'est-à-dire beaucoup de bruit pour des programmes qui restent inconnus en dehors des grandes lignes. Dans la population égyptienne ces nouveaux acteurs, qui s'essaient pour la première fois au jeu démocratique, avec toutes les maladresses que cela implique, sont inconnus. La multiplication des reconnaissance officielles promet aussi une dilution des forces, tant les compromis ou regroupements politiques semblent pour le moment inconcevables. Car après des années d'asphyxie, chaque égyptien veut s'approprier une parcelle de pouvoir dans la prochaine Assemblée du peuple. La campagne électorale n'a pas encore commencé, mais la fragmentation des voix pourrait bien être un de ses caractères majeurs. Pour n'ajouter qu'un peu plus à la confusion ambiante... et laisser la place aux joueurs à l'esprit de caste de l'ère Moubarak.

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