Mohamed El Sawy |
Mais l'ingénieur Al Sawy, que ses jeunes admirateurs appelaient déjà hier "Monsieur le ministre", est aussi un personnage aux idées fourmillantes. Pour défaire les égyptiens de leur aliénation à la voiture malgré les embouteillages interminables de la capitale, il veut remettre le vélo à la mode. Comment? D'abord en proposant aux étudiants d'utiliser le deux-roues dans les enceintes universitaires. Pour que la pratique se répandent ensuite naturellement dans la rue. Car son crédo c'est surtout l'éducation, plus à même selon lui d'apporter la liberté, d'éclairer les Égyptiens. Le Centre culturel Al Sawy en a fait sa spécialité avec des dizaines d'ateliers proposés chaque mois au bénéfice des enfants, adolescents et jeunes adultes : cours de dessin, d'écriture, aide à l'entretien de recrutement, sculpture, yoga, homéopathie, cours de photo et cinéma, conférences politiques, de développement personnel, etc... Alors, en accord avec lui-même, il ne pouvait que refuser les clés du ministère de la culture. Celui qui, sous Farouk Hosni, a proposé il y a quelques mois un espace d'expression aux jeunes avec l'organisation d'un festival de graffitis... limité à l'utilisation des trois couleurs du drapeau égyptien. En cas d'abandon de sa casquette de simple citoyen, Al Sawy aimerait plutôt agir en aval pour éviter cette asphyxie en amont : si les anciennes figures du régime disparaissent, il se voit plutôt au ministère de l'éducation. A ce poste, il organiserait aussitôt un "Programme National pour l'Education " qui ferait appel aux meilleurs talents de la société pour éduquer les enfants. Ceux-ci deviendraient enseignants un jour par semaine pour garantir le bon niveau de l'éducation et réduire les effectifs dans les classes. Mais pour l'heure, et conséquence de cette intégrité peu courante qui sonne encore bien étrange, un fauteuil de ministre reste vide.
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